Questions et Réponses Catholiques du Jeudi 09 octobre 2025
En quoi la doctrine thomiste des vertus infuses éclaire-t-elle la coopération entre la grâce divine et l'agir moral ?
La doctrine thomiste enseigne que les vertus infuses sont des habitus surnaturels donnés par Dieu avec la grâce sanctifiante, perfectionnant les facultés de l'âme pour agir selon la fin surnaturelle. Comme le dit saint Thomas : "La grâce n'est pas autre chose qu'un certain commencement de gloire en nous" (ST I-II, q. 111, a. 3). Ces vertus nous permettent de coopérer librement avec la grâce divine, car "Dieu qui t'a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi" (Saint Augustin).
Comment l'Évangile du jour (Lc 11, 5-13) révèle-t-il le lien entre la persévérance dans la prière et la croissance des vertus théologales ?
L'Évangile montre que la persévérance dans la prière (comme l'ami importun) nous dispose à recevoir les dons divins : "Demandez et l'on vous donnera" (Lc 11,9). Cette prière constante développe les vertus théologales : la foi qui reconnaît la bonté du Père, l'espérance qui attend avec confiance, et la charité qui nous unit à Lui. Saint Jean Chrysostome commente : "Ce n'est pas pour nous faire connaître sa volonté que Dieu diffère, mais pour nous rendre plus forts dans la prière."
Comment distinguer la vertu de prudence de la simple peur dans nos décisions quotidiennes ?
La prudence est la "recta ratio agibilium" (raison droite des actions) selon saint Thomas, éclairant le jugement pratique pour discerner le véritable bien. Elle diffère de la peur qui paralyse ou fait fuir le risque nécessaire. Comme le dit l'Écriture : "L'esprit de crainte n'est pas un esprit d'esclavage pour retomber dans la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils" (Rm 8,15). La prudence cherche activement le bien, tandis que la peur se replie égoïstement sur soi.